Marcel Cheseaux

 

40 ans de dévouement et de passion pour le vélo 

 

 A quel âge as-tu commencé ta carrière d'entraîneur ?

Elle a commencé tout de suite, à l'âge de 22-23 ans.... jusqu'à maintenant.
Quel est ton meilleur souvenir ? Mon meilleur souvenir... c'est Pascal Richard, Champion du Monde.
Et il y en a d'autres ? Oui... il y en a d'autres, plus petits, des Champions vaudois, des courses régionales...
Encore un petit mot à dire ?  Non, j'ai pas grand chose à dire... pourvu que ça continue comme ça...
Pourtant, les propos recueillis il y a bien quelques années par Jean-Jacques Miauton nous en disent un peu plus... Avis aux amateurs... 

Un amateur se dit de celui qui a un goût marqué, une prédilection particulière pour quelque chose (le sport en l'occurrence), qu'elle le mérite ou non. Il y a une idée d'enthousiasme. Amateur et enthousiaste, il l'est ! Marcel Cheseaux, ce toujours jeune homme (quoique né en 1945), père de famille, travaillant du lundi au samedi dans son atelier, et que se "donne" à son sport favori, le cyclo-cross

Qu'est-ce que le cyclo-cross ? Un dérivé et une spécialité du cyclisme sur route qui consiste à rouler à travers bois, champs, routes. C'est un sport individuel qui se pratique surtout du mois d'octobre au mois de février.
Y a-t-il une grande différence avec le cyclisme normal ? Non, sauf qu'il se pratique par des temps froids et pluvieux et qu'il faut allier l'équilibre, la course à pied, un bon pédalage et de l'endurance morale et physique. Depuis tout petit, j'ai eu envie de pratiquer ce sport en voyant passer des cyclistes. J'ai débuté à l'âge de 17 ans et j'ai décidé de faire des courses, pour qu'en plus de mon plaisir, il y ait un but.
Faut-il des qualités spéciales ? Beaucoup s'entraîner, afin d'acquérir une grande résistance physique et morale, car au début nous subissons bien des échecs et avons peu de satisfactions. Nous préparons la saison à partir de début juillet pour être prêts au début du mois de novembre. Je roule environ 160 Km et me prépare physiquement 3 heures par semaine.
Est-ce un sport dangereux ? Non, je peux même certifier que le cyclo-cross est beaucoup moins dangereux que le cyclisme sur route ou sur piste. Pendant toute ma carrière de coureur, je n'ai vu qu'un seul accident : une clavicule cassée. Mais il faut tout d'abord commencer par "faire" de la route pour apprendre à connaître sa machine, à pédaler, à avoir de l'équilibre, puis ensuite en hiver, s'adonner au cross.
Quel est votre meilleur souvenir ? La tournée que j'ai effectuée avec une délégation de coureurs suisses en Pologne et en Tchécoslovaquie, l'année dernière.
Et le moins bon ? Une grande déception; je m'explique : l'Union cycliste suisse ne porte aucun intérêt au cyclo-cross et encore moins pour les Romands.
Quels sont vos qualités et vos défauts ? Mon grand sérieux dans la préparation physique et une continuelle persévérance, quoique bien souvent démoralisé. Je suis quelques fois trop exigeant envers les jeunes que je forme. Je dois préciser ici que, depuis 2 ans, je m'occupe de 6 coureurs de 15 et 16 ans. J'essaie de leur donner toutes "les ficelles du métier" et les encourage à s'entraîner. Je passe beaucoup de temps à m'entraîner avec eux, à leur faire prendre conscience de leur valeur et de l'effort qu'il faut fournir pour réussir.  Je pense que vers l'âge de 20 ans, ces jeunes seront de très bon coureurs s'ils persévèrent. Il y en a un : Denis Jeanmonod qui se distingue. Il est champion romand et cadets, a gagné trois courses nationales et s'est classé deuxième, à deux secondes, lors des courses du circuit du Rhône.
Quels sont vos projets en tant que coureur ? Faire une aussi bonne saison que la précédente, gagner à nouveau, si possible, le Championnat vaudois et romand et, sait-on jamais, me faire remarquer par les dirigeants nationaux.
Comment se court le Championnat suisse ? Question intéressante ! Il n'y a qu'un titre décerné, aussi bien pour les amateurs que pour les professionnels, cela veut donc dire qu'au départ, nous, amateurs, avons un handicap très sérieux vis-à-vis des professionnels, puisque nous briguons tous ce titre.
Quels seraient vos conseils à toute personne désirant pratiquer le cyclisme ? La chose primordiale est de commencer progressivement, que l'on soit homme ou femme, afin d'y trouver un certain plaisir. Il faut aussi, bien entendu, être conseillé lors de l'achat du matériel, car un spécialiste est à même de vous régler la position et la hauteur de la selle, et je recommande à tous les néophytes l'utilisation de nos si belles route de campagne, malheureusement un peu trop ignorées.
Que pensez-vous d'un certain renouveau du cyclisme ? Je ne peux qu'en être heureux. Cela nous vaudra peut-être de futurs champions.
Quels sont les "crossmens" qui vous ont le plus impressionnés ? Comme pour le cyclisme sur route, une nation domine cette discipline : les Belges, avec à leur tête le multi champion du monde : Eric de Vlaeminck, et le plus très jeune Renato Longo, et sur le plan national Emmanuel Plattner et Hermann Gretener.
En bref, avez-vous quelques résultats à nous donner ? -1967 : 1er à l'Omnium de Lancy et au Cross National de Berne. -1968 : 2e à Lancy. -1969 : peu de courses car je me marie, mais je suis quand même champion vaudois.- 1970 : 1er au Cross de Lancy. - 1971 : Deuxième au Cross de Lancy.- 1972 : champion vaudois et romand. Et j'ai gagné 9 cross sur 11 en Suisse romande. Toujours en 1972, j'ai terminé 13e aux Championnats suisses, 7e au Cross international de Saint-Maurice, puis une fois 9e et deux fois 13e à des cross internationaux.

Souhaitons à cet amateur encore pur et à cet entraîneur si plein de dévouement une brillante saison et que ses "poulains" prospèrent.