PASCAL RICHARD A REUSSI SON PARI

CHAMPION UN JOUR, CHAMPION TOUJOURS

Accompagné à distance par Célia, sa compagne, et sa fille Laura.

Distance estimée : 1'500 kilomètres à couvrir en 7 jours !! Comme au plus fort de sa carrière…

 

• Jeudi 15.7 • 1ère Châtel-St.Denis-Ivrea 204 km

• Vendredi 16.7 • 2ème Ivrea-Fidenza 210 km

Samedi 17.7 • 3ème Fidenza-Cesena 204 km

Dimanche 18.7 • 4ème Cesena-Pedaso 202 km

Lundi 19.7 • 5ème Pedaso-Marina di Chieti 196 km

Mardi 20.7 • 6ème Marina di Chieti-Bari 193 km

Mercredi 21.7 • 7ème Bari-Spongano 195 km

 

Jeudi 15.7

Départ de Châtel-St.Denis à 08h30.

Pluie jusqu’à Martigny, accompagné à vélo par son pote Stéphane, membre de leur amicale Le Gang.

Puis 40 km de montée du col du Grand St.Bernard (2'473 m) sur route sèche, ouf !

Mais re-pluie sur versant italien avant l’arrivée à Ivrea, après 207 km. Journée difficile.

Vendredi 16.7

Ivrea-Fidenza 240 km !! après 2-3 erreurs de parcours qui ont rallongé le kilométrage.

Difficile de s’y retrouver dans le réseau routier italien…

Pluie fine au début, et encore fatigué des efforts de la veille.

Mal aux jambes. Halte à Pavia alors qu’il reste 90 km, dont 40 km seront effectués en plein orage.

Après quasi dix heures de route, arrivée à l’hôtel à 20 heures, lessivé, détruit, anéanti !!

Douche, repas, dodo. Le repos du guerrier…

 

Samedi 17.7

Fidenza-Cesena 204 km.

Ciel couvert au départ.

Passage à Parme, Modène, Imola.

Arrivée sous le soleil chez Pantani, à proximité de la mer adriatique.

Moral retrouvé. Bon pour la suite de l’aventure. Déjà 651 km parcourus.

Dimanche 18.7

Cesena-Pedaso 207 km.

Météo plus clémente, soleil et chaleur de retour.

Vent favorable le long de la côte adriatique. Petit coup de pouce bienvenu et étape bouclée à 33 km/h de moyenne ! Pascal accuse le coup à l’arrivée…

Passe la soirée en famille, après retrouvailles avec sa fille Roxane, son mari et leurs deux garçons Liam et Léo.

 

Lundi 19.7

Pedaso-Lesina.

Réveil difficile. Cernes de fatigue autour des yeux au petit déj.

Départ à 09h00 au lieu de 8 heures.

Jambes lourdes. Ciel nuageux,  30° de chaleur et vent favorable.

A l’arrivée, 211 km (à la place de 196 prévus afin de raccourcir l’étape du lendemain), à 31,2 km/h de moyenne, avec 829 m de dénivelé !

Et 6h46 de selle. Il reste deux jours à tenir le rythme…

Mardi 20.7

Lesina-Bari.

Soleil et chaleur 32° au rendez-vous.

Moral ok, malgré une récupération difficile sur le plan musculaire (jour de repos pas utilisé, toujours en réserve !).

Vent fort sur le bord de mer, favorable le plus souvent.

Paysage du sud italien, sec et dépouillé.

A bouclé les 212,2 km (avec tout de même 1'125 m de dénivelé) à 30,5 km/h de moyenne.

En six jours affiche 1'281 km au compteur !

 

 

 

Mercredi 21.7

Bari-Spongano.

Dernière ligne droite d’un périple qui l’a amené au bout du rouleau !

Grande et belle surprise à sa sortie de l’hôtel : une délégation du Cicloclub de Spongano est présente pour l’accueillir et lui témoigner son amitié ! Elle a fait le déplacement avec une fourgonnette et va rouler à vélo avec Pascal sur les 200 km de l’ultime étape.

Enfin, en partie… car des arrêts-relais sont prévus à Brindisi et Lecce pour changer les équipiers. Pascal est ému aux larmes et son moral est boosté pour la journée.

La fête n’en sera que plus belle à l’arrivée, où l’attend son fan’s club.

Le petit peloton s’est présenté au cœur de Spongano en fin d’après-midi. Il y a beaucoup de monde pour le recevoir et Pascal est en pleurs au moment de descendre de vélo. Il est chez lui en Italie et le ressent au plus profond de ses tripes. Il peut être fier de sa performance : il a réussi un sacré pari, encore un, comme il nous en avait habitué tout au long de sa carrière. Champion un jour, champion toujours !

 

 

Après sept jours d’une aventure éprouvante sur les routes de la Botte, qui a pris parfois l’allure d’une épopée sous l’orage, et quelque 1'500 km parcourus, Pascal Richard est arrivé à Spongano, dans les Pouilles, où fut créé son fan’s club au lendemain de son sacre olympique. Un quart de siècle plus tard, ses amis italiens se souviennent et lui font la fête, laquelle coïncide aussi avec le 40ème anniversaire du cicloclub local. Un bel hommage pour un champion reconnaissant et ému aux larmes par cette nouvelle marque d’amitié.

Un nouveau pari réussi pour Pascal qui est bien l’homme des défis, comme il l’a prouvé au meilleur de sa carrière. Un exploit de plus aussi, compte tenu des conditions climatiques épouvantables qui accablent l’Europe depuis trois semaines et qui ont perturbé son entraînement et sa préparation. A cause des chutes de pluie, les trois premières journées ont été très difficiles en Valais, en Lombardie et Emilie-Romagne. Au fil des jours, la fatigue s’est installée car le temps de récupération a manqué et il n’a pas été facile de « remettre en route » le lendemain matin.

Un jour de repos avait été prévu, au cas où… Mais Pascal ne l’a pas été utilisé. Il a bouclé son périple en sept jours, comme un grand, soit une moyenne quotidienne de 211 km à 30 km/h ! Une sacrée performance à 57 ans, avec la volonté chevillée au corps d’aller au bout de son pensum. Cela représente pas loin de sept heures de selle par jour. Pas le temps de lésiner en route ou de s’arrêter pour remplir l’album souvenir. Cette mission était dévolue à sa compagne Célia et sa fille Laura qui l’ont accompagné à distance, en voiture.

Une belle aventure qui l’a laissé au bout du rouleau physiquement, mais qui s’est achevée dans la joie et l’amitié. Bien soutenu par ses proches et ses amis, Pascal a reçu via Internet, et dès le départ, d’innombrables messages d’encouragement et de félicitations. Tous sont admiratifs devant l’exploit réalisé. Désormais place à la récupération et aux vacances bien méritées, en famille, en bord de mer. Le repos du guerrier, en quelque sorte !

Texte: Bertrand Duboux, 21.07.2021