44e EDITION DU TOUR DU PAYS DE VAUD  2012

2e ETAPE, DEMI ETAPE OLLON - LEYSIN, 79 KM,  26 MAI 2012

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l est bientôt moins le quart, et ça commence à prendre forme...

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Le spectacle va commencer...

 

 

Timo Eisenhart, un talent à l’état pur

   Jamais depuis sa création, en 1967, le Tour du Pays de Vaud n’avait eu l’occasion d’assister à l’éclosion d’un tel talent. A 18 ans, l’Américain Timo Eisenhart s’inscrit comme l’un des chefs de file de la génération des champions en devenir. Un athlète servi par un très bon rapport poids/puissance (55 kg/1m75) qui lui donne une incroyable efficacité en montagne. Certes, il ne s’agit encore que d’un junior mais l’édition 2012 le confirme déjà comme un grimpeur de grande classe, dans un style tout en souplesse et d’une grande pureté qui n’est pas sans rappeler celui des professionnels Andy Hampsten ou Alberto Contador. La manière dont il a dominé l’étape de montagne de Leysin en dit long sur son potentiel et ses possibilités. Une supériorité presqu’insolente qui lui confère une dimension supérieure par rapport à ses camarades de promotion et qui lui a permis, au lendemain de son arrivée victorieuse à Bex, de signer dans la station des Alpes vaudoises un deuxième succès retentissant après s’être dégagé comme un grand dans la montée du col des Mosses. Et, avec à la clé, des écarts encore jamais vus au TPV.

   Bien soutenu par une équipe américaine soudée et magnifiquement dirigée par William Innes, qui est revenue progressivement sur le Français Lionet, lequel occupait le terrain avec une minute d’avance depuis plus d’une vingtaine de kilomètres, Eisenhart s’est rapidement mis hors de portée de ses adversaires, parmi lesquels le Valaisan Kilian Frankiny, les Danois Mathisen (vainqueur du TPV 2011), Steen, Plesner et Andersen, l’Allemand Weber et son coéquipier Daniel. Sans jamais se désunir, le maillot jaune s’est alors lancé dans un grand numéro personnel qui a valeur de démonstration devant un public comblé et admiratif. Il s’est présenté seul sur la ligne d’arrivée, avec finalement 59 secondes d’avance sur les Danois Steen et Plesner et 1’48 sur Frankiny, ce qui met un peu de baume sur la déception engendrée par le nouveau revers inattendu de Tom Bohli (23ème à 4’56).

   Un exploit de Timo Eisenhart qui éclipse la belle performance collective des Danois, toujours occupés à jouer les premiers rôles sur les routes du TPV mais jamais encore confrontés à un adversaire d’un tel niveau. C’est le cas de Peter Mathisen, constamment en première ligne depuis le départ mais tout de même repoussé loin de l’intouchable leader américain. Celui-ci apportait une éclatante confirmation en fin d’après-midi contre la montre, à Aigle, sur un tracé fait de deux longues rectilignes balayées par un fort vent et avec trois virages très fermés. Il signait le quatrième temps derrière les deux Danois Krigbaum et Andersen ainsi que le Suisse Bohli, en quête de réhabilitation, ne concédant que 27 secondes au vainqueur. Mais surtout il dominait une nouvelle fois tous ses adversaires directs, dont Mathisen désormais relégué à 2’46 au classement général à la veille de la très difficile ultime étape entre Froideville et Epalinges, avec ses 892 mètres de dénivellation !

Bertrand Duboux